De linstitution des enfants[法]Montaigne(1847版)

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de sa lutte ; et, là même, à n’employer pas tous les tours qui lui peuvent servir, mais ceux-là seulement qui lui pouvait le plus servir. Qu’on le rende délicat au choix et triage de ses raisons, aimant la pertinence et par conséquent la brièveté. Qu’on l’instruise surtout à se rendre et à quitter les armes à la vérité tout aussit?t qu’il l’apercevra, soit qu’elle naisse ès-mains de son adversaire, soit qu’elle naisse en lui-même par quelque ravisement : car il ne sera pas mis en chaire pour dire un r?le prescrit ; il n’est engagé à aucune cause que parce qu’il l’approuve.

Si son gouverneur tient de mon humeur, il lui formera la volonté à être très-loyal serviteur de son prince et très–affectionné, et très-courageux ; mais il lui refroidira l’envie de s’y attacher autrement que par un devoir public. Outre plusieurs autres inconvénients qui blessent notre liberté par ces obligations particulières, le jugement d’un homme gagé et acheté, ou il est moins entier et moins libre, bu il est taché et d’imprudence et d’ingratitude. Un pur courtisan ne peut avoir ni loi ni volonté de dire et penser que favorablement d’un ma?tre qui, parmi tant de milliers d’autres sujets, l’a choisi pour le nourrir et élever de sa main : cette faveur et utilité corrompent, non sans quelque raison, sa franchise, et l’éblouissent : pourtant

voit-on coutumièrement le langage de ces gens-là divers à tout autre langage en un état, et de peu de foi en telle matière.

Que sa conscience et sa vertu reluisent en son parler, et n’aient que la raison pour conduite. Qu’on lui fasse entendre que de confesser la faute qu’il découvrira en son propre discours, encore qu’elle ne soit aper?ue que par lui, c’est un effet de jugement et de sincérité, qui sont les principales parties qu’il cherche ; que l’opiniatrer et contester sont qualités communes, plus apparentes aux plus basses ames ; que se raviser et se corriger, abandonner un mauvais parti sur le cours de son ardeur, ce sont qualités rares, fortes et philosophiques. On l’avertira, étant en compagnie, d’avoir les yeux partout, car je trouve que les premiers sièges sont communément saisis par les hommes moins capables, et que les grandeurs de fortune ne se trouvent guères mêlées à la suffisance : j’ai vu, cependant qu’on s’entretenait au haut bout d’une table de la beauté d’une tapisserie ou du go?t de la malvoisie, se perdre beaucoup de beaux traits à l’autre bout. Il sondera la portée d’un chacun : un bouvier, un ma?on, un passant, il faut tout mettre en besogne, et emprunter chacun selon sa marchandise, car tout sert en ménage ; la sottise même et faiblesse d’autrui lui sera instruction :

à contr?ler les graces et fa?ons d’un chacun, il s’engendrera envie des bonnes et mépris des mauvaises.

Qu’on lui mette en fantaisie une honnête curiosité de s’enquérir de toutes choses : tout ce qu’il y aura de singulier autour de lui, il le verra ; un batiment, une fontaine, un homme, le lieu d’une bataille ancienne, le passive de César ou de Charlemagne.

Il s’enquerra des m?urs, des moyens et des alliances de ce prince, et de celui-là : ce sont choses très-plaisantes à apprendre, et très-utiles à savoir.

En cette pratique des hommes, j’entends y comprendre, et principalement, ceux qui ne vivent qu’en la mémoire des livres : il pratiquera, par le moyen des histoires ces grandes ames des meilleurs siècles. C’est une vaine étude, qui veut ; mais qui veut aussi, c’est une étude de fruit inestimable, et la seule étude, comme dit Platon, que les Lacédémoniens eussent réservée à leur part. Quel profit ne fera-t-il en cette part là, à la lecture des vierge notre Plutarque ? Mais que mon guide se souvienne où vise sa charge ; et qu’il n’imprime pas tant à son disciple la date de la ruine de Carthage que les m?urs d’Annibal et de Scipion ; ni tant où mourut Marcellus, que pourquoi il fut

indigne de son devoir qu’il mour?t là. Qu’il ne lui apprenne pas tant tes histoires, qu’à en juger. C’est à mon gré, entre toutes, la matière à laquelle nos esprits s’appliquent de plus diverse mesure : j’ai lu en Tite-Live cent choses que tel n’y a pas lues ; Plutarque y en a lu cent, outre ce que j’y ai su lire, et à l’aventure outre ce que l’auteur y avait mis : à d’aucuns, c’est une pure étude de grammairien ; à d’autres, l’anatomie de la philosophie, par laquelle les plus abstruses parties de notre nature se pénètrent.

Il y a dans Plutarque beaucoup de discours étendus très-dignes d’être sus ; car, à mon gré, c’est le ma?tre ouvrier de telle besogne ; mais il y en a mille qu’il n’a que touchés simplement : il guigne seulement du doigt par où nous irons, s’il nous pla?t ; et se conteste quelque-fois de ne donner qu’une atteinte dans le plus vil d’un propos. Il les faut arracher de là, et mettre en place marchande : comme ce sien mot, ? Que les habitants d’Asie servaient à un seul, pour ne savoir prononcer une seule syllabe, qui est, Non, ? donna peut-être la matière et l’occasion à La Bo?tie de sa SERVITUDE VOLONTAIRE. Cela même de lui voir trier une légère action en la vie d’un homme, ou un mot qui semble ne porter pas cela, c’est un discours. C’est dommage que les gens d’entendement aiment tant la brièveté ; sans doute

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